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TENSIONS SUR L’APPROVISIONNEMENT DU PROPOFOL
LA REPRISE DE LA CHIRURGIE FORTEMENT PERTURBÉE PENDANT ENCORE DE LONGUES SEMAINES ?
Jean-Loup Durousset, PDG du groupe Noalys s’inquiète : « Il y a en France aujourd’hui une pénurie très inquiétante de produits anesthésiants, parmi lesquels le propofol.
Et nous n’avons, face à cette situation, aucune explication des pouvoirs publics. Les autorités concèdent seulement que « les tensions d’approvisionnements sur ce médicament vont continuer pendant encore plusieurs semaines », un manque qui freine la reprise à 100% des activités de chirurgie dans les hôpitaux et cliniques.
Nous comptons dans notre pays 10 366 salles d’opérations sur 1 700 sites opératoires, dont 619 blocs obstétricaux. D’après les statistiques annuelles, 26 000 actes chirurgicaux sont réalisés chaque jour. L’arrêt de la chirurgie durant 50 jours du 15 mars au 11 mai en raison du confinement nous permet d’affirmer que c’est environ 1 million d’actes opératoires (ce chiffre est approximatif et prend en compte le fait que des actes ont malgré tout été réalisés durant cette période, notamment par le biais des urgences et dans les maternités) qui n’ont pas été réalisés.
Or, au plus fort de la crise sanitaire, 7 148 patients se sont retrouvés en réanimation en même temps (le 8 avril 2020, chiffre officiel), tandis qu’il n’y en avait que 1 000 le 19 mars et « plus que » 2 712 le premier jour du déconfinement, le 11 mai 2020. L’activité au sein des services de réanimation s’est totalement stabilisée et se trouve aujourd’hui dans une situation « normale ».
Dans ce contexte, et alors que l’activité chirurgicale est censée reprendre, comment expliquer la pénurie de produits anesthésiants ? Nous risquons de passer d’une situation où l’on ne pouvait pas opérer en raison de l’arrêt quasi total des blocs opératoires durant le confinement, à une période où nous sommes contraints de ralentir le rythme des opérations. Le risque est de voir des listes d’attente s’allonger de façon inquiétante. Pire, nous avons rouvert le 11 mai, devrons-nous fermer de nouveau nos blocs chirurgicaux d’ici le début de l’été faute de produits ?
Face à une telle situation, on ne sait plus que penser. Ces produits ont-ils été livrés à d’autres pays que la France ? Cette pénurie de produits anesthésiants est-elle liée à la crise du COVID-19 ou à d’autres problématiques ? Nous savons que la France ne fabrique pas ce genre de produits et pourrait donc ne pas être prioritaire dans leur acheminement. Est-ce là le résultat de « guerres » entre les états ? Seule certitude : nous avons une visibilité à 15 jours tout au plus ».